L’écurie porte le nom de Jimmy Richmond, transporteur et entrepreneur de travaux publics, originaire de la ville de Northampton (Midlands Est de l’Angleterre).

Passionné de sport automobile, il crée au début des années 50 une écurie de course quasi-officielle en partenariat avec les pilotes Eric Brandon et Alan Brown. John Cooper a également couru dans l’équipe en de rares occasions, lorsque son emploi du temps de constructeur le lui permettait.

Richmond met à disposition un camion transporteur et deux moteurs Norton, préparés par Steve Lancefield et Francis Beart. Eric Brandon, ami d’enfance de John Cooper avec qui il construisit des voitures à la fin de la seconde guerre mondiale, obtient la fourniture de 2 monoplaces Cooper.

L’équipe est dirigée depuis la maison de Jimmy Richmond avec deux mécaniciens à temps plein : Ginger Devlin et Freddie Sirkett. Les voitures sont peintes en vert pâle métallique, avec une bande rouge sur la calandre pour Alan Brown et une bleu pâle pour Eric Brandon.

 

De gauche à droite : Jimmy Richmond – Alan Brown – Eric Brandon et un mécano (Photo Revue Iota)

L’écurie court en Formule 3 (racers 500) en 1951 à travers toute l’Europe. Brandon et Brown gagnaient à tour de rôle. Parfois, le vainqueur était désigné à pile ou face ! Les primes de départs et d’arrivées étaient divisées en trois parts égales. Le duo a remporté 16 victoires majeures au cours de la saison sur Cooper MKV.

En 1952, l’écurie court en Championnat du Monde selon les règles de la Formule 2. Alan Brown termine 5e du Grand Prix de Suisse sur une Cooper Bristols F2 et marque les premiers points en Championnat du Monde pour la marque Cooper.

 

(Photo Collection Mazouiller)

 

 

Alan Brown (Photo Motor Sport Magazine)

Eric Brandon (photo laberezina.com)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Qu’est-ce qu’un racer 500 ? Une merveilleuse petite machine de course qui pèse au minimum 200 Kg et dont le moteur doit répondre à 2 conditions : ne pas être munis de compresseur et ne pas dépasser 500 cm3 de cylindrée. Lancé par quelques fanatiques anglais au cours des années 1946/1947, le racer 500 a l’avantage d’être moins onéreux que les voitures de course de cylindrée supérieure. Animé par un moteur de moto transformé et allégé, tournant à 8000 tours/mn après modification des soupapes et des pièces en mouvement, les racers peuvent atteindre la vitesse de 180 Km/h. Devant le succès de la formule, la Fédération Internationale Automobile crée en 1950 une classification spéciale pour les racers 500 : la Formule 3.

Les constructeurs :

On distingue deux catégories de constructeurs : les marques commercialisant leurs productions (Cooper, Kieft en Angleterre ou DB en France) et les artisans, généralement des garagistes passionnés qui « bricolent » leurs engins à l’unité. C’est le cas notamment de Henri Julien, le futur père des AGS.

Henri Julien dans son ouvrage « La Bible du Racers 500 » a dénombré pas moins de 471 constructeurs différents de par le monde. L’Angleterre et la France se taillant la part du lion avec respectivement 184 et 73 constructeurs. L’Union soviétique (5), la Nouvelle Zélande (11), l’Afrique du Sud (7), le Canada (2), figurent parmi les 23 pays producteurs de racers.

 

Cooper 1951

 

Entre 1949 et 1959, Cooper a construit et commercialisé 360 racers 500, devant la marque Effyh (60). Le constructeur français DB n’arrivant qu’en 6e position avec 15  productions.

Kieft CK 51

 

Les motorisations les plus utilisés ont été les JAP – Norton – Triumph pour les anglais ; les Renault, Simca et Panhard pour les français. Au total, 61 marques de moteurs de 14 nationalités différentes ont équipé ces petits bolides.

Moteur JAP

Moteur Manx-Norton

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Parmi les 1220 pilotes de racers 500 répertoriés, figurent notamment : Stirling MossLes LestonStuart Lewis-EvansIvor BuebPeter CollinsRaymond SommerHarry Schell, Graham Hill, Bernie Ecclestone et Ken Tyrrell.

Stirling Moss (photo site internet)

Ken Tyrrell (photo site internet)

 

 

 

1950

Le quartz 35.6 « émission-réception » qui équipait le PC radio du Circuit de Vitesse est à considérer comme l’ancêtre de la « puce électronique ». Il faisait partie d’un ensemble radio SCR 610 utilisé par les troupes américaines lors du débarquement en Provence. Il permettait d’assurer les liaisons locales en modulation de fréquences sous la bande des 37 méga-cycles (Francis Séneval 2000).

Serge Dini (Elie Huin 125 cm3), âgé de 17 ans seulement, obtient de la Fédération Française de Motos une licence inter spéciale, grâce à ses résultats en course de côtes, bien que n’étant pas titulaire du permis de conduire moto ! (Serge Dini 2000).

Lors de la remise des prix à l’hôtel Bertin, Jean BEHRA égare les clés de sa voiture, qu’il ne retrouve qu’après de longues recherches. Devant se rendre dans la nuit à Grenoble pour y disputer une course le lendemain, il fait ouvrir, à 2 heures du matin, le Garage MAZOUILLER pour faire le plein d’essence ! (René Jourdan 2000).

Quelques années plus tard, alors qu’il était devenu un champion automobile, René Jourdan le rencontre avec des amis à l’Hôtel Ritz à Paris. Il lui rappelle ses débuts au circuit de Vitesse de Draguignan. Jean Behra, sans répondre, lui tourne le dos comme s’il avait eu honte que celui-ci fasse état devant tout le monde de ses modestes débuts à Draguignan (René Jourdan 2000).

1951

Jean-Daniel DUNGHY se souvient avoir séché les cours pour approcher pilotes, bolides et mécanos, dont le coureur Pierre BONCOMPANI alias Pierre PAGNIBON, qui fait préparer ses voitures pour la course (Talbot Lago, Panhard DB) dans le garage de Georges MAZOUILLER. Le soir, ses véhicules sont garés chez Madame TROIN, propriétaire de l’hôtel du Parc, sous la garde de son chien Arnaud (Jean-Daniel Dundhy – 2000).

Marc BECCARIA quant à lui réussi à faire sauter l’heure de sciences à ses compagnons de classe en faisant parler son professeur, qui n’est autre que Louis RENOUX, de la course du dimanche durant tout le cours (Marc Beccaria – 2000).

La présence de Pierre PAGNIBON chez les MAZOUILLER est à l’origine d’une anecdote des plus cocasses. Madame MAZOUILLET doit descendre en ville chez le pâtissier alors que le circuit est fermé et l’empêche de sortir de chez elle. Pierre PAGNIBON qui règle sa voiture dans le garage situé au rez de chaussée lui propose de la descendre en ville, par le circuit, avec son véhicule de compétition. Imaginez la stupéfaction du Directeur de course Gaston PALLY, qui est aussi son beau-frère, lorsqu’il voit débarquer sa belle-sœur de la Talbot Lago, sur la ligne d’arrivée, son sac à la main ! (René Jourdan 2000)

Parmi le personnel du garage FORD situé Avenue Carnot où l’équipe britannique Richmond s’est installée durant son séjour dracénois, figure Robert AUGIAS qui a l’opportunité de faire un tour de ville au volant d’une Cooper, malgré son jeune âge et malgré le fait qu’il n’ait pas encore son permis de conduire ! Paradoxalement c’est la seule fois qu’il prendra le volant d’une monoplace en 30 ans de compétition automobile (Robert Augias 2000).

Le concurrent dénommé Colucci sur Volkswagen, était un oncle éloigné de l’artiste Coluche. Il possédait un garage à Cap d’Ail.

 

Photo Collection Mazouillet

1952

La course automobile à l’époque était moins sophistiquée que de nos jours. Henri JULIEN rejoint Draguignan venant de Gonfaron au volant de son racer 500 de course. En chemin il rencontre Elie BAYOL arrêté sur le bas-côté de la chaussée, entre Vidauban et les Arcs, en train de changer un gicleur sur son racer DB. Lui aussi vient à Draguignan par ses propres moyens, mais de Marseille ! Tout comme Marceau MOREAU, en provenance de Marignane (Henri Julien 2000).

Photo Maurice Louche

Le circuit est ouvert par deux versions de la très moderne « Ariette » Rosengart du Grand Garage du Cap Brun. Alors que les 2 voitures bouclent le circuit, un spectateur qui avait eu le privilège de visiter le parc fermé des racers 500 s’exclame à leur passage : « Tiens voilà deux racers carrossés en tourisme !».

Affiche officielle 1952

 

– Billet entrée.

 

Brassard Commissaire sportif

 

Règlement Additif

Règlement Racers 500

L’Histoire du Circuit International de Vitesse (publiée en 2000)

Affiche publicitaire

1952 - Affiche Pub

Plan du circuit