1982 : LA PREMIÈRE DE TARRES

 

La 18e édition de la course de côte d’Ampus-Draguignan semblait devoir être la répétition de l’édition précédente.

Marc Sourd Champion de France 1981, au volant de sa Martini-Roc F2 développant 305 cv faisait figure de super favori, d’autant que Marcel Tarrès toujours handicapé par son accident de l’automne dernier a perdu son principal sponsor (Carburol) et pilote une F2 entièrement construite par ses soins, faute de budget.

Pour le Championnat d’Europe, en l’absence de l’italien Mauro Nesti, la lutte oppose Gérard Xiberras à Jean-Philippe Grand, tous deux sur Lola-BMW T298. A noter le différent entre les organisateurs et Jean-Marie Alméras arrivé hors délai aux vérifications et interdit de départ : « nous avons été retardés car le moteur de ma Porsche bi-turbo de 700 cv était bloqué en douane et nous ne l’avons récupéré qu’en début de soirée ». Ayant fait appel de cette décision devant la Fédération il pourra toutefois prendre part à la course.

Les essais semblent confirmer les pronostics : Marc Sourd réalise le meilleur temps en 3’06’’33, loin toutefois de son record de l’an dernier, devant un surprenant Marcel Tarrès en 3’07’’32, précédent Xiberras et sa Lola.

En course, changement de décor ! Lors de la première monte Sourd réalise un temps assez moyen, en retrait par rapport aux essais, ce qui permet à Tarrès de prendre un avantage substantiel d’une seconde et demi. Tentant le tout pour le tout lors de la seconde monte, Sourd est victime d’une sortie de route après avoir crevé un pneu sur une bordure. C’est donc Marcel Tarrès (Martini FL-Bmw) qui à la surprise générale l’emporte en 6’01’’29, après un temps canon sous la barre des 3’00 lors de la seconde ascension, devant un étonnant Gérard Xiberras (6’14’’13) vainqueur en Groupe 6.

 

Archive JDS – Marcel Tarrès (Martini FL-Bmw)

Pour Tarrès la victoire a une saveur délicieuse alors qu’il se déplace encore en s’aidant de cannes, son pied droit étant loin d’avoir retrouvé une mobilité suffisante : « Mon budget cette année n’est alimenté que par mes primes d’arrivée : aucun pétrolier, encore moins de sponsors. Il n’est pas question pour moi de me laisser entraîner dans une escalade en championnat. Mon ambition  est de courir et de gagner le plus possible ».

Dans le cadre du Championnat d’Europe, Jean-Marie Alméras prend l’ascendant, au volant de son impressionnante Porsche 935 bi-turbo 3,2 litres de 700 cv, sur la Ford Capri Turbo de l’allemand Stenger et les Osella PA5 des italiens Casciaro et « Black Tiger ». Il sera déclassé quelques semaines plus tard sur décision du Tribunal d’appel de la Fédération Française du Sport automobile.

 

1e  Marcel TARRES     MARTINI FL-BMW              6’01’’29

2e  Gérard XIBERAS    LOLA T298-BMW               6’14’’13    

3e  Christian DEBIAS  MARTINI MK28-BMW       6’16’’24

 4e  Nany NERGUTTI   MARTINI MK25                  6’21’’35

5e  Jean LAPIERRE     MARTINI MK28                  6’24’’19

 

Nanny Nergutti – Chrisitan Debias – Jean Philippe Grand – Marcel Tarrès – Jean Lapierre – Roger Damaisin (Photo Revue Échappement)

 

Groupe N :  Henri VUILLERMOZ       BMW 323i                            8’12’’71

Groupe A : Bernard DEGOUT            SUNBEAM Ti                        8’11’’65

Groupe B :  Jacques GUILLOT          PORSCHE 930T                  7’34’’13

Groupe 1 :  Francis DOZIERES          FORD ESCORT 2000 RS    7’51’’47

Groupe 2 : JC BRAZEY                      TALBOT LOTUS                   7’44’’54

Groupe 4 : Rolf GORING                    BMW M1                              7’07’’12

Groupe 5 : Jean-Marie ALMERAS   PORSCHE 935 A4               6’57’’85

Groupe 6 : Gérard XIBERRAS           LOLA T298-BMW                6’14’’13

Groupe E : Marcel TARRES             MARTINI FL-BMW                6’01’’27

 

Jean-Marie Alméras (Porsche 935 A4) – Archive JDS

Herbert Stenger (Ford Capri Zakspeed Turbo) – Archive JDS

 

Photo non identifiée – Roger Trouchet (Barquette Alpine)