1983 – 1984 : XIBERRAS MATE LES MONOPLACES

1983

La 19e édition revêt une importance primordiale pour l’avenir européen de la course. En effet, le calendrier devenant trop chargé (du Portugal aux confins du rideau de fer), l’association des pilotes a obtenu sa réduction à 10 épreuves pour 1984. Conséquence, il faudra limiter le nombre de courses à deux par pays constructeur, or la France en compte trois, il y en a donc une de trop.

Cette année encore la course se joue sur deux tableaux : les monoplaces F2 en Championnat de France et les barquettes Groupe 6 en Championnat d’Europe.

Marcel Tarrès (Martini-BMW TO1), Champion de France de la Montagne, vainqueur l’an dernier est le grand favori de cette édition « J’ai une toute nouvelle voiture et Ampus est ma première sortie. La voiture accuse un poids supérieur de 50 Kg, il me faut encore la préparer, j’irai beaucoup moins vite, il ne faut donc pas compter sur un record cette année ». Christian Debias (Martini MK28 Ecurie Yacco), lauréat en 1978 et Anne Baverey, disposant de la même voiture que Tarrès au sein de l’écurie Motul Primagaz, complètent la liste des possibles vainqueurs.

Côté championnat d’Europe, les italiens Mauro Nesti (Osella PA9), Mario Casciaro (Lola BMW), l’allemand Herbert Stenger (Ford Capri Zakspeed) sont opposés aux français Gérard Xiberras et Dominique Lacaud, tous deux sur Lola T298-BMW.

Les essais le samedi sont perturbés par le mistral qui souffle avec des pointes à 130 Km/h. Les temps réalisés dans ces conditions difficiles sont loin de ceux de 1981 ou 1982. Malgré tout, la hiérarchie est respectée : meilleur chrono Marcel Tarrès en 3’07’’42, devant Gérard Xiberras 3’12’’45 et Christian Debias 3’16’’45. Tous les autres sont crédités de temps supérieurs à 3’26’’ !

Coup de théâtre le dimanche dès la première manche : sortie de route de Tarrès, victime du décrochage d’un extincteur insuffisamment arrimé « Je sentais bien la voiture, je ne prenais pas de risques et brusquement quand j’ai voulu tourner, la direction n’a pas répondu et j’ai heurté le mur ». Dès lors Debias a l’opportunité de réaliser un coup gagnant. C’est sans compter sur Xiberras qui, au volant de sa Lola, réalise une demi seconde de mieux que lui lors de la première montée, puis survolté par l’évènement creuse l’écart lors du second passage malgré quelques gouttes de pluie sur le haut du parcours.

Gérard Xiberras (Lola BMW T298) en 6’11’’02 met ainsi fin à 11 ans de règne sans partage des monoplaces, « Notre objectif c’est de gagner pour Carburol le championnat de France. Il n’est pas question de programme européen », selon les dires du vainqueur du jour.

Christian Debias (Martini BMW MK28) et Mauro Nesti (Osella PA9 BMW) complètent le podium.

Photo Nice-Matin – Gérard Xiberras (Lola T298)

 

1e Gérard XIBERRAS   LOLA-BMW T298            6’11’’02

2e Christian DEBIAS    MARTINI-BMW MK28    6’14’’94

3e Mauro NESTI           OSELLA-BMW PA9         6’28’’89

4e Nany NERGUTI        MARTINI F2                     6’31’’14

5e Anne BAVEREY       MARTINI-BMW                6’32’’42

 

Pour le championnat d’Europe, l’italien Mauro Nesti réalise la bonne opération.

Archive Peter Nash – Mauro Nesti (Osella PA9)

 

Groupe S :  Jean-Claude GAS            PORSCHE 911                7’53’’05

Groupe N : Francis DOSIERES           BMW 323 i                      8’26’’16

Groupe A : Jean-Christian DUBY       BMW 635 CSI                 7’42’’07

Groupe 2 :  Jean-Luc DESCHAMPS  Ford Escort 1800           7’40’’39

Groupe B : Claude JEANNERET        BMW M1                          7’21’’41

Groupe 4 : Ralf GOERING                   BMW M1                          7’16’’84

Groupe 6 : Gérard XIBERRAS             LOLA-BMW T298            6’11’’02

Groupe E : Christian DEBIAS              MARTINI-BMW MK28    6’14’’94

Archive RallyJYL13 – Oldrich Vanicek (Skoda 130)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Archive Peter Nash – Claude Jeanneret (BMW M1)

 

Marcel Tarrès (Martini F2) – Archive JDS

 

Photo Ymerpa – Pierre Gomez (Fiat Ritmo Abarth)

 

 

 

 

1982 : LA PREMIÈRE DE TARRES

 

La 18e édition de la course de côte d’Ampus-Draguignan semblait devoir être la répétition de l’édition précédente.

Marc Sourd Champion de France 1981, au volant de sa Martini-Roc F2 développant 305 cv faisait figure de super favori, d’autant que Marcel Tarrès toujours handicapé par son accident de l’automne dernier a perdu son principal sponsor (Carburol) et pilote une F2 entièrement construite par ses soins, faute de budget.

Pour le Championnat d’Europe, en l’absence de l’italien Mauro Nesti, la lutte oppose Gérard Xiberras à Jean-Philippe Grand, tous deux sur Lola-BMW T298. A noter le différent entre les organisateurs et Jean-Marie Alméras arrivé hors délai aux vérifications et interdit de départ : « nous avons été retardés car le moteur de ma Porsche bi-turbo de 700 cv était bloqué en douane et nous ne l’avons récupéré qu’en début de soirée ». Ayant fait appel de cette décision devant la Fédération il pourra toutefois prendre part à la course.

Les essais semblent confirmer les pronostics : Marc Sourd réalise le meilleur temps en 3’06’’33, loin toutefois de son record de l’an dernier, devant un surprenant Marcel Tarrès en 3’07’’32, précédent Xiberras et sa Lola.

En course, changement de décor ! Lors de la première monte Sourd réalise un temps assez moyen, en retrait par rapport aux essais, ce qui permet à Tarrès de prendre un avantage substantiel d’une seconde et demi. Tentant le tout pour le tout lors de la seconde monte, Sourd est victime d’une sortie de route après avoir crevé un pneu sur une bordure. C’est donc Marcel Tarrès (Martini FL-Bmw) qui à la surprise générale l’emporte en 6’01’’29, après un temps canon sous la barre des 3’00 lors de la seconde ascension, devant un étonnant Gérard Xiberras (6’14’’13) vainqueur en Groupe 6.

 

Archive JDS – Marcel Tarrès (Martini FL-Bmw)

Pour Tarrès la victoire a une saveur délicieuse alors qu’il se déplace encore en s’aidant de cannes, son pied droit étant loin d’avoir retrouvé une mobilité suffisante : « Mon budget cette année n’est alimenté que par mes primes d’arrivée : aucun pétrolier, encore moins de sponsors. Il n’est pas question pour moi de me laisser entraîner dans une escalade en championnat. Mon ambition  est de courir et de gagner le plus possible ».

Dans le cadre du Championnat d’Europe, Jean-Marie Alméras prend l’ascendant, au volant de son impressionnante Porsche 935 bi-turbo 3,2 litres de 700 cv, sur la Ford Capri Turbo de l’allemand Stenger et les Osella PA5 des italiens Casciaro et « Black Tiger ». Il sera déclassé quelques semaines plus tard sur décision du Tribunal d’appel de la Fédération Française du Sport automobile.

 

1e  Marcel TARRES     MARTINI FL-BMW              6’01’’29

2e  Gérard XIBERAS    LOLA T298-BMW               6’14’’13    

3e  Christian DEBIAS  MARTINI MK28-BMW       6’16’’24

 4e  Nany NERGUTTI   MARTINI MK25                  6’21’’35

5e  Jean LAPIERRE     MARTINI MK28                  6’24’’19

 

Nanny Nergutti – Chrisitan Debias – Jean Philippe Grand – Marcel Tarrès – Jean Lapierre – Roger Damaisin (Photo Revue Échappement)

 

Groupe N :  Henri VUILLERMOZ       BMW 323i                            8’12’’71

Groupe A : Bernard DEGOUT            SUNBEAM Ti                        8’11’’65

Groupe B :  Jacques GUILLOT          PORSCHE 930T                  7’34’’13

Groupe 1 :  Francis DOZIERES          FORD ESCORT 2000 RS    7’51’’47

Groupe 2 : JC BRAZEY                      TALBOT LOTUS                   7’44’’54

Groupe 4 : Rolf GORING                    BMW M1                              7’07’’12

Groupe 5 : Jean-Marie ALMERAS   PORSCHE 935 A4               6’57’’85

Groupe 6 : Gérard XIBERRAS           LOLA T298-BMW                6’14’’13

Groupe E : Marcel TARRES             MARTINI FL-BMW                6’01’’27

 

Jean-Marie Alméras (Porsche 935 A4) – Archive JDS

Herbert Stenger (Ford Capri Zakspeed Turbo) – Archive JDS

 

Photo non identifiée – Roger Trouchet (Barquette Alpine)